Comme vous avez pu le découvrir dans vos boîtes aux lettres et sur notre site, My Book Box a ce mois-ci choisi le thème de la révolte, ou plutôt des révoltes. Parce que même s’il n’y pas de date pour se soulever, le mois d’Octobre 17 nous a semblé pertinent pour choisir ce thème ! 😉
En plus d’être une box littéraire originale qui veut vous faire découvrir toujours plus de beaux romans, My Book Box aime, vous l’aurez compris, mettre les choses en perspective, car c’est à nos yeux par les liens, les ponts, les échos, les oppositions aussi, que se crée le sens. C’est, une fois de plus, ce qui a motivé le choix des trois romans choisis ce mois-ci (sur plusieurs dizaines et dizaines de lectures !) : offrir des points de vue littéraires, historiques, géographiques et sociologiques riches et variés autour de la révolte.
Pour en savoir plus sur la sélection de My Book Box#17, c’est par là :
Bien évidemment, ces ponts vont au-delà de la littérature (nos abonnés le savent déjà, eux qui lisent tous les mois notre brochure) et c’est pourquoi nous avons eu envie de vous parler de cinéma, avec un film qui nous a bouleversés, et qui entre tout particulièrement en résonance avec le thème du mois. Et si nous ne sommes pas les premiers à en parler, c’est tant mieux – car cela veut dire que “120 battements par minute”, de Robin Campillo, a eu tout le succès qu’il mérite.
Un film uppercut
Si “120 battements par minute” est un film sur la révolte, c’est parce qu’il met en scène, et ce dès les premières secondes du film, des jeunes gens en lutte. En lutte contre la maladie, en lutte contre le silence, en lutte contre la discrimination, en lutte contre le scandale de l’hypocrisie politique et sociale, en lutte contre les labos pharmaceutiques qui cachent derrière des chiffres leur cynisme et leur indifférence, en lutte contre la morale. De cette révolte, Robin Campillo a tiré un film magnifique d’énergie, ne tombant pas une seule seconde dans le pathos ni les bons sentiments, mais tout au contraire débordant de vie – et même parfois d’humour.
C’est un véritable tableau de l’engagement que peint Robin Campillo, dans un film aux accents documentaires et au casting remarquable : de façon passionnante et sensible, il filme au plus près l’émergence d’une nouvelle forme de militantisme venue tout droit des Etats-Unis pendant les “années SIDA” : celle prônée par l’association Act Up, qui se distingue rapidement des autres associations par ses méthodes spectaculaires qui veulent marquer les esprits pour – encore et toujours – mettre en avant l’urgence de la situation et la réalité : les morts, qui tombent les uns après les autres dans une quasi indifférence générale. Et si c’est un remarquable film politique, c’est que, pas une seule seconde, Robin Campillo n’oublie de faire du cinéma.
“120 battements par minute” a remporté le Grand Prix du Jury à Cannes en Juin dernier et est en lice pour les prochains Oscars. S’il existait un prix My Book Box, on le lui décernerait illico.
Si vous voulez en apprendre encore plus, nous vous conseillons l’émission “Affaires sensibles” (France Inter) consacrée à Act Up le 12 septembre dernier :
Affaires sensibles “La fureur de vivre”