Le thème du mois
“Ce qui ne nous tue pas”
Citer Nietszche dans notre édito…quelle classe, non ? Car c’est bien une citation du philosophe allemand qui a inspiré ce mois-ci le thème de My Book Box : « Ce qui ne nous tue pas »…nous rend plus fort. Les trois romans choisis sont en effet de formidables récits de résilience qui montrent que la vie et ses envies sont plus fortes que tous les obstacles, tous les traumatismes. Se reconstruire, vivre et aimer malgré tout, trouver sa voie : voici le chemin de notre sélection !
Orphelinat, familles d’accueil, séparations, maltraitance : le moins que l’on puisse dire est que la vie du petit Phérial, que l’on suit depuis ses 4 ans dans Un dieu dans la poitrine de Philippe Krhajac, est loin de démarrer sous les meilleurs auspices. Malgré cela, l’auteur nous livre, dans ce récit aux fortes résonances autobiographiques, un premier roman d’une énergie dévorante, où la fureur de vivre l’emporte sur le désespoir, et où les belles rencontres et les passions sont les plus fortes. Tomber, se relever, trouver la force : vous ne serez pas prêts d’oublier Phérial et son bouleversant parcours initiatique !
A l’âge de 9 ans, alors qu’elle rentre de la fête de son école, Adélaïde Bon vit l’innommable dans la cage d’escalier d’un immeuble parisien. Commencent pour elle vingt ans de solitude, d’amnésie, de souffrance, de combat aussi – tout en ne donnant à voir que l’image d’une jeune femme enjouée et pleine de vie. Dans le même temps, c’est dans les mots et l’écriture qu’elle cherche à nommer, à définir, à éprouver ce qu’elle a vécu, pour, peu à peu, revenir à la vie – jusqu’à ce jour de 2016, où elle reçoit un appel de la brigade des mineurs. C’est cette longue traversée vers la reconstruction qu’Adelaïde Bon, dans une langue combinant distance maîtrisée et réalisme cru, nous invite à partager dans ce magistral La petite fille sur la banquise.
Le troisième livre de notre sélection, Où passe l’aiguille de Véronique Mougin, commence un peu comme un Tom Sawyer à la hongroise : le jeune héros, Tomi, vit une enfance insouciante et impertinente au sein d’une famille aimante ; au grand désespoir de son père tailleur, perpétuer la tradition familiale – la couture – ne l’intéresse guère. Mais l’Histoire va passer par là et bouleverser la trajectoire du jeune garçon : déporté en 1944 avec toute sa famille, son affectation à l’atelier de réparation des uniformes rayés changera à jamais le cours de sa vie. Inspiré d’une histoire vraie, ce formidable roman à l’écriture énergique est, lui aussi, une incroyable leçon de vie.