Le thème du mois
“Premières fois”
Connaissez-vous le point commun entre « Le nom de la rose » d’Umberto Eco, Le parfum de Patrick Süskind, Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur de Harper Lee ou encore Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll ? Ce sont des chefs d’œuvre ? Oui. Mais ce sont aussi…des premiers romans. My Book Box, pour fêter l’envoi de ses toutes premières boxs il y a un an, a voulu mettre à l’honneur des « Premières fois » en vous faisant découvrir des romans d’autant plus épatants qu’ils sont des coups d’essai. Et on peut vous le dire : ce sont aussi des coups de maître.
Le premier, Contrecoups de Nathan Filer, nous conduit à Bristol, en Angleterre, et a été élu meilleur roman de l’année 2014 au Royaume-Uni. Impossible de résumer ce livre riche et bouleversant, que son écriture virtuose et inventive empêche en permanence de tomber dans la caricature et la sensiblerie. S’inspirant de son expérience de soignant en hôpital psychiatrique, l’auteur a choisi de laisser parler son héros, Matthew, jeune homme schizophrène de 19 ans, marqué par la mort de son frère alors qu’ils étaient enfants. Vous voyez : dit comme ça, on pourrait s’attendre au pire. Mais on vous le promet : Contrecoups est un roman incroyable, une véritable ode à la différence et à l’amour.
Le deuxième roman de notre sélection, Mai en automne de Chantal Creusot est à la fois un premier et dernier roman, puisque son auteure est décédée en 2009. On aurait aimé lire beaucoup d’autres œuvres de cette femme, dont la plume classique et sensible n’est pas sans rappeler celle d’un Flaubert ou d’un Mauriac. Découpant au scalpel le huis-clos d’une petite ville du Cotentin des années 40, mêlant les destins et les voix de personnages de milieux et de personnalités multiples – avec un talent tout particulier pour ses héroïnes – , elle nous offre une fresque poétique, réaliste et cruelle à la fois.
Pour finir, une dernière découverte : Après le silence, de Didier Castino. Dans ce roman, c’est toute l’histoire de la classe ouvrière qu’il raconte, à travers la vie de Louis Catella, le père, que son fils fait parler dans un long monologue (avec une astuce narrative que, non, non, on ne vous révélera pas ici) : les journées à l’usine, les vies usées, les congés payés, les luttes syndicales, les fins de mois difficiles, les moments volés au travail, et puis aussi, parfois, ce malentendu avec les générations suivantes, qui regardent avec incompréhension ce mode de vie qui n’est plus le leur.