Le thème du mois
“Les copains d’abord”
« Parce que c’était lui, parce que c’était moi ». Cette célèbre citation de Montaigne s’appliquant à son fidèle ami La Boétie, dont la mort prématurée le ravagea, est peut-être la plus belle définition de l’amitié : un lien indestructible, indicible, irrationnel, qui partage les plus beaux moments et affronte les plus grosses tempêtes. Avec, parfois, la trahison au bout du chemin…Du coup de foudre amical à la séparation, des envies communes aux jalousies tragiques, My Book Box part ce mois-ci sur les pistes, multiples et poignantes, de l’amitié.
Lee, Ronny, Hank et Kip ont grandi ensemble dans la petite ville de Little Wing. Des années plus tard, leurs vies ont pris des chemins différents, mais rien ne semble pouvoir les séparer. Rien ? Pas même le succès foudroyant de Lee, devenu rock star ? Pas même l’accident de Ronny, qui l’a laissé handicapé ? Pas même le naufrage sentimental et financier de Kip ? Pas même le secret de la femme de Hank ? Dans une écriture empreinte de tendresse et de nostalgie, avec un grand talent de conteur, Nickolas Butler dresse dans Retour à Little Wing (Prix America en 2014) le portrait drôle, poignant et sensible de cette bande de copains – qui deviennent un peu les nôtres.
Le narrateur d’Un hiver à Paris de Jean-Philippe Blondel débarque de sa province natale pour rentrer en classe préparatoire dans un grand lycée parisien. Il y découvre un univers impitoyable, une compétition sans limites, l’angoisse, la solitude. Au milieu de tout cela, une amitié semble prendre forme – tragiquement interrompue, peu de temps après, par une humiliation de trop…Devenu adulte, le narrateur reçoit un courrier qui le contraint à revenir sur cette relation, qui le renvoie à ses failles, ses responsabilités et son destin. Un récit poignant, aux fortes consonances autobiographiques.
Quoi de mieux, pour sceller une amitié et un groupe, que des envies et des ambitions communes ? Même s’ils sont issus de classes sociales différentes, Paul, Rodolphe, Benoît et Tanguy, qui s’apprêtent à passer le bac, ont, en ce jour du 10 mai 1981, des rêves en pagaille et une amitié indéfectible. En 2012, on les retrouve devant le visage de François Hollande qui s’affiche sur les écrans de télévision. Ce sont les trente ans qui séparent ces deux moments que nous livre François Roux dans Le bonheur national brut ; et en même temps qu’il nous raconte les destins croisés de ces quatre amis, c’est aussi l’histoire politique et sociale de la France qu’il retrace sur ces trois décennies.