Le thème du mois
“Les affaires sont les affaires”
Vous l’avez déjà constaté : My Book Box adore les mots qui jouent avec le sens et abritent des pistes de réflexion différentes (parce que, somme toute, c’est toute la beauté du langage, non ?). Avec le mot « affaires », nous sommes tombés sur une mine ! Car s’il désigne de façon générale ce qui renvoie à la situation économique et financière d’une collectivité, d’une entreprise ou d’une personne, il évoque tout aussi bien ce qui concerne quelqu’un (« occupe-toi de tes affaires ») qu’un scandale politique (difficile de ne donner qu’un seul exemple, nous vous laissons choisir !). Bref, on vous l’avait dit : une mine…
Une mine qui nous donne l’occasion de vous faire découvrir un diamant : L’Affaire des Vivants, de Christian Chavassieux. Plongée passionnante dans le monde des affaires de la troisième République, ce roman nous livre, à travers le personnage de l’ambitieux Charlemagne Persant (quel nom!) une fresque historique et personnelle digne des plus grands romans du XIXème siècle. Mêlant saga familiale et récit de la révolution industrielle, n’oubliant jamais l’arrière-plan historique, ce livre à l’écriture ample et classique ne se referme qu’une fois la dernière ligne atteinte, foi de My Book Box !
Dans Le Fils de Sam Green, Sibylle Grimbert s’inspire d’une histoire vraie : celle de l’affaire Madoff, cette immense fraude de 65 milliards de dollars fondée sur un système pyramidale et révélée au grand jour en 2008. Le point de vue choisi est celui du fils de l’escroc, rebaptisé donc Sam Green dans le roman, et dont le monde s’écroule suite à la révélation de cette affaire : « Quelqu’un m’a craché dessus aujourd’hui » est la phrase qui ouvre le livre. Il revient sur ses années de collaboration avec son père, pendant lesquelles il ne s’est douté de rien, et qui s’achèvent brutalement sur un champ de ruines. Introspection au scalpel des travers du monde, ce roman interroge tout aussi bien la société que l’être humain.
Enfin, rejoignons l’univers déjanté et burlesque de Donald Westlake, auteur prolifique de plusieurs centaines de romans noirs et policiers. Dans Comment voler une banque, nous retrouvons avec bonheur son héros récurrent Dortmunder, entouré par sa bande de Pieds Nickelés habituelle. Lassé de vendre (de façon plus ou moins légale) des encyclopédies en faisant du porte-à-porte, Dortmunder décide de voler une banque…au sens propre, en s’emparant du mobil-home qui la renferme. Entre cinéma burlesque et roman noir, Donald Westlake nous prouve que si les affaires sont les affaires, rien n’empêche pour autant qu’elles soient drôles.