Le thème du mois
“Parents, mode d’emploi”
La littérature regorge de livres qui narrent, sur un mode allant du comique au tragique, la difficulté d’être parents. Mais si, finalement, il n’était pas plus facile d’être…les enfants de ses parents ? My Book Box a choisi ce mois-ci de vous faire découvrir trois livres interrogeant le regard de l’enfant devenu écrivain sur celui ou celle qui l’a mis au monde et élevé. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ces relations ne relèvent pas toujours d’un long fleuve tranquille !
Dans Ailleurs, le grand romancier américain Richard Russo revient sur les liens qu’il entretint avec sa mère, personnage haut en couleurs dont il dit pudiquement qu’elle avait « les nerfs fragiles ». Dans un récit qui relève à la fois de la biographie (le parcours d’une mère célibataire farouchement attachée à son indépendance mais confrontée à la difficulté d’être une femme dans les années 60 aux Etats-Unis) et autobiographique (en quoi cette relation fit-elle de lui l’homme et l’auteur qu’il devint ?), il dresse un portrait sensible et poignant de ce lien fait tout autant d’amour que de culpabilité. Une merveille de délicatesse et d’introspection, qui dépeint également brillamment les lieux de l’enfance.
Pour continuer, encore un grand livre, salué entre autres par Javier Cercas et Mario Vargas Llosa, – et un livre multiple : dans L’oubli que nous serons (vers d’un poème de Borges), Hector Abad se penche à la fois sur l’histoire d’un pays – la Colombie des années 1980, déchirée par la violence et les trafics, celle d’une famille – la sienne, et plus particulièrement celle d’un homme – son père. Mêlant la grande et la petite histoire, dans une écriture débordant d’amour et d’admiration, il peint le parcours de cet homme, médecin et militant infatiguable de l’humanisme et des droits de l’homme – et qui paya ces combats de sa vie. Chronique d’un meurtre annoncé, ce livre restera longtemps dans vos esprits…
Un petit homme de dos, de Richard Morgiève, est l’un de ces livres que l’on n’oublie jamais et qui change une vie de lecteur – on aimerait presque ne jamais l’avoir lu pour pouvoir encore le redécouvrir. Inspiré de la propre vie de l’auteur, ce roman à l’écriture inventive met en scène l’incroyable couple formé par les parents de Mietta, le narrateur. L’histoire d’un amour fou et unique entre un bandit de père pour le moins fantasque et charismatique et une mère qui, veuve et vivant chez ses parents, a vu débarquer ce tourbillon dans sa vie. Cerise sur le gateau : la dernière phrase du roman, l’une des plus belles que l’on n’ait jamais lue…